Le dessinateur et journaliste Charb, tué par des terroristes lors des attentats de janvier alors qu’il présidait une réunion de presse dans les locaux de Charlie Hebdo, avait l’habitude de dire qu’il était indécent de demander aux musulmans de se désolidariser publiquement de ceux qui commettaient des horreurs au nom de leur dieu, tant il était évident qu’il n’y avait pas d’amalgames possibles. Les propos de Charb restent toujours d’actualité aujourd’hui (encore plus même…), mais cela n’aura pas suffit à endiguer le torrent de haine raciste qui se déverse depuis les attentats sanglants de Paris. Dans ce climat tendu, des musulmans du monde entier et de toute nationalité ont participé à la campagne « #Pas en mon nom » (« Not in my Name »), une campagne qui permet de rendre compte de l’extrême diversité des hommes et des femmes qui composent la religion musulmane, loin du discours globalisant et xénophobe qui voudrait enfermer ces individus dans des cases préparées à l’avance. Il reste toujours aussi indécent de demander des comptes à ceux qui ne sont pour rien dans les massacres de ces derniers jours, mais au moins n’est-il plus possible après cette campagne de fermer les yeux sur la pluralité du monde musulman.